Propagation végétale




Le Semis, la Division, le bouturage, le Marcottage, la Greffe

Le Semis est la multiplication sexuée des végétaux. Il désigne le fait de semer des graines issues de la fécondation assistée ou naturelle de fleurs.Il est un moyen bon marché de propagation qui peut donner naissance à des milliers de plantes. Il est simple à réaliser.Les graines trouvées dans le commerce se transportent bien mais ne se conservent pas longtemps: d'un an à six ans selon les variétés.
la technique: il faut d'abord affiner la terre en surface afin que toutes les graines soient déposées à la même profondeur.
La terre doit être fine et humide sans être froide, débarrassée des obstacles tels que cailloux, mottes et brindilles.Les graines doivent être enfuies à faible profondeur soit 2 ou 3 fois leur taille(*) dans un sillon de quelques centimètres préalablement arrosé, puis recouvertes délicatement de terre fine ou bon terreau. Afin de ne pas déposer trop de graines, vous pouvez mélanger les semences avec du sable ou marc de café excellent stimulant. Rebouchez ensuite le sillon et damez légèrement.
(*) La taille des graines est très variable. Certaines, minuscules, seront simplement déposées sur le sol tandis que d'autres enterrées dans le sol à 2 cm (chou, radis)  et  même 5 cm  tels le haricot ou le pois.
Pour le semis en barquette ou en pot, la technique est la même.Remplissez vos contenants de bonne terre( quant à moi j'utilise un mélange à parts égales de terreau et terre de taupinière , tassez légèrement et recouvrez d'un substrat tamisé.
Plus la graine est fine, plus la partie supérieure devra être travaillée. Les graines fines ne seront pas recouvertes mais damées délicatement. Une plaque de verre et une feuille de journal leur feront croire qu'elles sont sous terre. Pour des graines un peu plus grosses telles tagètes, oeillets , laitues recouvrir de quelques millimètres de terreau tamisé. Le semis terminé, arroser délicatement par imbibation puis placer les contenants au chaud dans une serre.
Dés que la germination est assurée, endurcir les plantules par une diminution de la température et une aération progressive.


La Division des touffes est un mode de multiplication pour toutes les souches vivaces. Cette technique consiste à séparer une souche en plusieurs fragments qui donneront autant de nouvelles plantes identiques à la plante mère. Elle a aussi pour rôle de permettre d'éliminer les parties âgées pour les remplacer par des plantes jeunes, plus vigoureuses et plus florifères. C'est donc aussi une opération d'entretien pour les massifs de fleurs.
La division se pratique au printemps ou à l'automne.
Technique :
- Soulevez délicatement la souche avec une bêche.
- Découpez-la à la main, à la bêche ou au sécateur en ayant pour chaque nouvelle plante des racines, un bourgeon et une touffe de feuilles.
- Replantez-les directement en terre.
Les plantes rhizomateuses (iris, dalhias) se divisent par séparation du rhizome en plusieurs parties. Ces différentes parties seront remises en terre de façon espacée

Le Bouturage est un mode de multiplication végétative de certaines plantes. C'est un clonage : la bouture est génétiquement identique à la plante mère.Il consiste à créer une plante entière, à partir d'un fragment de plante prélevé sur la plante mère.
Il existe plusieurs types de boutures :
•    la bouture herbacée : se pratique sur des plantes non ligneuses souvent en fin d'été.

•    la bouture sur bois tendre : se pratique sur les rameaux de l’année (encore verts) des arbres juste au moment où ils commencent à durcir. Les pousses conviennent au bouturage sur bois tendre quand elles peuvent être cassées facilement en les pliant entre le pouce et l’index, et quand elles ont toujours une gradation de taille de feuille (les feuilles les plus anciennes sont mûres tandis que les nouvelles feuilles sont encore petites). Pour la plupart des arbres, cette étape se produit en mai, juin, ou juillet. Veiller à ne pas laisser sécher les pousses avant de replanter. Elles s’enracinent généralement rapidement.

•    la bouture semi-aoûtée : se pratique sur pousse de l’année dont la base est dure (aoûtée) et la pointe tendre et encore en croissance (de mi-juillet à mi-septembre selon les espèces).

•    la bouture aoûtée : se pratique sur rameaux dormants à la fin de l’automne, en hiver ou au début du printemps. Le bois est dur et ne se plie pas facilement.

•    la bouture à l’étouffée : elle se pratique à n’importe quelle période de l'année mais en mettant la bouture sous cloche de verre (ou enfermée dans une grosse bouteille ou un sac plastique transparent à défaut) pour conserver un taux d’humidité proche de 100 %. Il est nécessaire d'aérer tous les deux à trois jours pour éviter les problèmes de pourrissement. La technique de l’étouffé améliore significativement la reprise des boutures en évitant qu’elles ne s’assèchent
.
•    La bouture de feuille : se pratique avec une feuille de coleus, bégonia, kalanchoé, etc., que l’on pose face sur le substrat et dont on sectionne les nervures principales ; on évite d'arroser excessivement pour empêcher la pourriture de la bouture.

Quand bouturer ?
La période de bouture dépend de l'espèce choisie du type de bouture, et de l'utilisation voulue. Pour la plupart, les boutures sont mieux réussies quand elles sont pratiquées en période de croissance de la plante.
Début juin est une bonne période (dans l'hémisphère nord) pour des boutures de feuillus (érable, orme, azalée). Prendre des pousses de l’année dont la base commence à s'aoûter(durcir), compter 5 ou 6 feuilles à partir de la base, plonger la base dans une hormone de bouturage et les mettre à l’étouffée dans une mini-serre (faite avec une bouteille de plastique par exemple).
On peut aussi bouturer à la fin de l’été sur du bois aoûté ou sur certains feuillus en automne-hiver.
Pour les conifères, la période est plutôt fin automne et durant l’hiver en châssis froid.
Quelques exemples :
                                Arbres                                                   Herbacées
Janvier                                                                    armoise, chrysanthème

Février                                                                    acanthe, sauge, cassissier

Mars                                                                       dahlia, géranium, lis, sauge

Avril                                                                        menthe, cassissier

Mai                           figuier                                      aster, chèvrefeuille, hortensia, lavande, passiflore, sédum, lin

Juin       cognassier, érable,  jasmin d'hiver, lilas         bégonia, chèvrefeuille, clématite, euphorbe, menthe, sauge

Juillet    cornouiller, laurier, lilas, troène                      camélia, rosiers, sauge

Août    laurier, lilas                                                   ciste, lavande, menthe, sauge, verveine

Septembre    sureau, magnolia                                  géranium, romarin, rosier, sauge, verveine

Octobre buis, peuplier, rosier, troène, aulne, érable      groseillier, framboisier, rosier, vigne

Novembre    marronnier, peuplier                                groseillier

Décembre    cornouiller, platane, sureau, troène          rosier

Comment bouturer ?
On sélectionne un fragment d'un jeune rameau ligneux ou herbacé d'au moins 10 à 15 cm de long comportant au moins 3 nœuds (pour certaines espèces, on peut même simplement prendre une feuille ou un morceau de racine) et on le sectionne (avec un sécateur bien propre et bien aiguisé) juste sous un nœud ou avec un talon. On taille toutes les feuilles du rameau à l'exception de 2 ou 3 au sommet pour éviter une trop grande transpiration du plant qui n'a plus de racines pour s'hydrater. On plante ensuite rapidement le rameau (pour éviter qu'il se dessèche) par le côté coupé comportant une zone favorable à l'émission de racines dans un substrat. Ce substrat peut être de la terre, du terreau ou bien même un simple récipient rempli d'eau. On utilisera de préférence des pots en terre cuite et on placera les boutures sur les bords du pot car, les parois emmagasinant et conservant la chaleur, cela favorise l'émission de racines.
On place le tout dans un environnement lumineux (mais pas en plein soleil), chaud, humide et à l'abri du vent. La bouture a pris si, après 3 à 4 semaines, on peut constater de nouvelles pousses au niveau des yeux.
Pour accroître ses chances de réussite, on peut utiliser une hormone de bouturage, l'auxine.
Ne jamais laisser le bourgeon terminal de la branche afin que, lors du départ en végétation, ce soit la formation des racines qui soit privilégiée et non celle de la tige.

Espèces faciles à bouture
Certaines espèces se bouturent plus facilement que d'autres, comme par exemple :
•    le saule est, sans aucun doute, l'espèce la plus facile à bouturer. On peut sans problème bouturer une branche de plusieurs centimètres de diamètre. On l'appelle pour cette utilisation "la mauvaise herbe" car elle prend aisément racines. L'eau de saule a même été utilisé pour remplacer les auxines.
•    l'olivier se reproduit facilement à partir de bout de souche.
•    les cactacées se bouturent aussi très facilement à partir d'une simple "feuille".
•    parmi les arbres fruitiers, les figuiers, les groseilliers et la vigne sont connus pour se bouturer facilement
•    autres : hysope, ficus

Le Marcottage est une méthode de multiplication des végétaux par la rhizogenèse (développement de racines) sur une partie aérienne d'une plante mère. Certaines plantes se marcottent naturellement. En horticulture, le marcottage est souvent utilisé pour cloner les plantes ligneuses, dont le bouturage est difficile.

Marcottage naturel
Le marcottage survient naturellement, avec plus ou moins de facilité selon l'espèce. On parle de multiplication végétative.
Les plants de fraisier se multiplient ainsi très rapidement. Un plant produit des tiges spécialisées, les stolons, qui s'étendent au dessus du sol. Lorsqu'un stolon entre en contact prolongé avec un sol humide, des racines s'y développent, formant un nouveau plant.
Le marcottage est également fréquent chez certains conifères, comme le cyprès de Leyland, dont les branches basses s'enracinent spontanément au contact du sol. Il se forme ainsi une couronne de jeunes arbres autour des arbres âgés. Le même phénomène peut se produire pour des arbres comme le tilleul.

Marcottage artificiel
En horticulture, le marcottage consiste à forcer la mise en contact d'une partie aérienne d'une plante avec un substrat humide, jusqu'à l'apparition de racines. On peut alors sevrer la marcotte, c'est-à-dire séparer la partie aérienne avec ses nouvelles racines de la plante mère. On distingue plusieurs techniques de marcottage :

Le marcottage par couchage ou  en archet est adapté aux plantes à rameaux souples. Elle consiste à effeuiller puis enterrer la partie médiane d'une branche basse dans un trou. Un arceau permet de conserver cette partie sous terre. Un tuteur permet quant à lui de maintenir l'extrémité du rameau hors de terre.
On peut inciser légèrement et badigeonner d'une hormone de bouturage ou d'eau de saule la partie enterrée afin d'augmenter les chances de succès du marcottage.
La terre doit être gardée humide en permanence pour favoriser le développement de racines, mais drainée pour éviter le pourrissement de la tige. Un mélange de sable et de terreau, ainsi qu'une couche épaisse de compost ou de paillis favorisent ces conditions.
Après un développement suffisant des racines, il est temps de sevrer la marcotte.
Plusieurs dérivés du marcottage par couchage existent :
•    Le marcottage en serpenteau est adapté au plantes grimpantes ou rampantes, comme la glycine. La technique est la même que pour le couchage simple, mais les rameaux sont courbés à plusieurs endroits, afin d’obtenir rapidement plusieurs plants.
•    Le marcottage à plat ou chinois ou à long bois est adapté à certaines plantes grimpantes ou sarmenteuses comme le lierre ou le chèvrefeuille. La technique consiste à enterrer entièrement un long rameau effeuillé ; un plant se développera alors au niveau de chaque bourgeon.
•    Le marcottage des extrémités est réservé à certaines plantes souples avec une forte capacité à produire des rejets, comme le framboisier ou la ronce. La technique consiste simplement à enterrer la pointe d'une tige en la maintenant fortement avec un crochet.
 Le marcottage en butte est adapté aux plantes émettant facilement des rejets comme les fruitiers et les porte-greffes. Durant l'hiver, la plante mère est rabattue à une dizaine de centimètres du sol. De nouveaux rameaux se forment durant le printemps. Quand ils atteignent une hauteur de 10 cm environ, la technique consiste à former une butte autour des rameaux avec un mélange de sable et de terre. A l’hiver suivant, des racines se seront formées à la base de chaque rameau, qui pourront alors être sevrés et replantés.
Le marcottage aérien est adapté aux arbustes à enracinement difficile et aux plantes d’intérieur. Elle consiste à effeuiller le milieu d'une branche, à l'inciser, puis à envelopper cette partie d'un manchon remplit d'un mélange de terreau et de sable. En conservant ce manchon humide, des racines se formeront et la branche pourra alors être sevrée. Contrairement aux autres techniques de marcottage où l'incision est facultative, le marcottage aérien requiert une incision et une hormone de bouturage.

En viticulture, le provignage est un marcottage par enterrement complet d'un cep de vigne afin de récupérer de jeunes pousses.

La Greffe Voir documents ci-aprés GREFFE ET TAILLE DES ARBRES FRUITIERS