L’arbre, un étonnant mécanisme

Grâce à un système de pompes, de valves, de filtres, de conduits et de cellules, un arbre de 12 mètres de haut puise dans le sol environ 225 litres par jour d’une solution nutritive, la fait parvenir jusqu’à ses feuilles supérieures, la transforme en 5 kilos d’hydrate de carbone et libère dans l’air prés de 1,7 mètre cube d’oxygène pur.

Le processus de vie et de développement d’un arbre commence avec le fonctionnement des microscopiques radicelles qui absorbent l’eau et les minéraux nécessaires à la production des matières nutritives , et avec le travail des grosses racines qui transportent ces éléments nutritifs jusqu’au tronc, ou ils sont canalisés et diffusés jusqu’aux branches et aux feuilles. Pour soutenir ce mécanisme, l’arbre enfonce dans le sol une racine pivotante destinée à fixer le tronc, et la consolide par un renflement à sa base appelée collet. Quant au tronc , effilé vers son sommet appelé bourgeon terminal, il soutient les branches principales et latérales et les rameaux dont l’ensemble constitue la cime  exposant les feuilles à l’air qui fournit l’acide carbonique utilisé comme matière première, et à la lumière du soleil qui fait fonctionner la machine.

On croit souvent que la superstructure d’un arbre est le pendant de sa partie souterraine : en réalité, ils ne sont pas le reflet l’un de l’autre. L’envergure du système radiculaire peut être trois fois supérieure à celle de la cime. Pourtant, , d’une certaine manière, la cime et le système radiculaire sont égaux : la surface totale des feuilles doit correspondre à la surface totale des racines qui les nourrissent. C’est pourquoi il faut toujours tailler un arbre qui a perdu une partie de ses racines.
En dehors de différences superficielles telles que la texture de l’écorce et la forme de feuilles, tous les types d’arbre suivent ce même schéma. Ce qui est vrai de la fonction des racines, du tronc, et de la masse feuillée du chêne est également vrai pour tout autre espèce d’arbre à feuilles caduques.


    Ce chêne adulte  dont on voit toutes les racines met en évidence les parties principales d’un arbre.

Les racines :amarres et pompes

Dissimulées sous la terre, les racines remplissent sans relâche leur double rôle qui consiste à nourrir et à soutenir la structure aérienne de l’arbre. La racine pivotante verticale et le réseau de racines latérales qui en dépend amarrent et maintiennent le tronc. Le moment venu, les trois plus grosses racines latérales font généralement un trépied naturel autour de la base de l’arbre. Des vaisseaux cellulaires situés juste sous l’enveloppe protectrice des racines( un genre d’écorce)tiennent lieu de conduits et amènent les substances nutritives depuis les radicelles jusqu’au tronc.
Les substances nutritives, mélange d’eau et de sels minéraux, sont elles-mêmes absorbées par les éléments les plus petits  des racines, les microscopiques poils absorbants qui entourent l’extrémité des radicelles. Un arbre, même jeune, possède des milliards de poils absorbants qui pompent les dizaines de litres de substances nécessaires à sa croissance.
La racine pivotante
Elle amarre et nourrit l’arbre quand il est jeune, puis peu à peu se limite à son rôle de fixation Chez certains arbres, elle peut s’enfoncer jusqu’à 4 mètres. Chez d’autres, elle cesse de croître une fois les racines latérales assez grandes pour les remplacer.
Les racines latérales
En se divisant et en se subdivisant, les racines latérales forment un tapis d’environ 1,20 mètre d’épaisseur qui s’étend une fois et demie à quatre fois plus que la cime. Elles restent prés de la surface du sol pour avoir de l’oxygène et de l’humidité.

Les Radicelles


Du printemps à l’automne, les radicelles s’enfoncent peu à peu dans la terre. Se mêlant quelquefois aux racines des arbres voisins, elles partagent leur nourriture, mais aussi parfois les maladies et tous les engrais chimiques distribués aux végétaux des alentours.

 La partie la plus active du système radiculaire d’un arbre est constituée par les extrémités des radicelles appelées coiffes qui se glissent et se faufilent dans le sol. Dans la partie subterminale de la radicelle , des cellules à prolifération rapide forment la zone dite de croissance. Le reste de la radicelle est recouvert de fragiles filaments, les poils absorbants, qui filtrent les matières nutritives nécessaires à l’arbre. Ces poils sont éphémères et au fur et à mesure que les radicelles de l’arbre s’enfoncent dans le sol ils disparaissent et sont remplacés par d’autres.



Le Tronc : support et conduit

Le tronc d’un arbre est constitué de cercles concentriques de cellules formant des couches distinctes qui ont chacune leur propre fonction. La plupart des cellules proviennent d’une même couche, le cambium, située sous la couche de l’écorce. Les cellules issues du cambium donnent, d’une part, le phloème, d’autre part, le xylème, les deux couches constituant les vaisseaux du bois.
Les minéraux dissous dans l’eau sont dirigés vers le haut de l’arbre à travers le xylème, ou bois, pour être transformés en substances nutritives ; le phloème, ou liber, transporte le produit fini vers le bas, pour nourrir toutes les parties de l’arbre, y compris les racines. Au fur et à mesure que les cellules du phloème meurent, elles forment la doublure interne de l’écorce, l’enveloppe externe très dure de l’arbre. Parvenues à maturité, les cellules du xylème rejoignent la succession des couches concentriques annuelles  qui constituent le centre ligneux de l’arbre. Des faisceaux vasculaires traversent ces cercles pour transporter les matières nutritives latéralement et en automne, déposent ces matières dans la moelle tendre ou elles sont entreposées avant d’être libérées au printemps pour amorcer la pompe de l’arbre.


1)L’écorce
Véritable manteau protecteur, l’écorce est constituée de différentes couches . La plus épaisse est la couche de liège, cireuse et imperméable, qui durcit progressivement pour former la carapace extérieure.
2) le Liber
Sous l’écorce se trouve le liber, ou phloème, qui distribue les éléments nutritifs dispensés par les feuilles. Les cellules tubulaires du phloème se transforment peu à peu en une gaine fibreuse qui double l’écorce.
3)  Le cambium
La couche de cambium est la gaine intérieure qui fabrique des cellules depuis le printemps jusqu’aux gelées. Les cellules extérieures constituent le liber, les cellules intérieures le xylème ou bois
4) La moelle
Le tissu jeune du xylème qui transportez l’eau et les sels minéraux des racines aux feuilles constitue la moelle tendre ou aubier. Ses  cellules, empilées les unes sur les autres, forment des rangées de cylindres continus .
5) Le bois de cœur
En vieillissant, les cellules du xylème s’obstruent et durcissent, formant le bois de cœur, qui sert de durcisseur aux branches. Les dépôts formés à l’intérieur du bois de cœur finissent par lui donner une coloration foncée.

La cime : une usine de transformation

Au printemps, la cime de l’arbre est grossie par de nouvelles pousses, le long desquelles se déploient des feuilles chargées de transformer les matières premières en nourriture pour l’arbre. Par le processus de la photosynthèse, les feuilles utilisent la lumière du soleil pour fabriquer des glucides, forme du sucre utilisé par l’arbre pour se nourrir. Les matières premières qui interviennent dans ce processus sont l’acide carbonique, prélevé dans l’air, et la solution minérale apportée par les vaisseaux internes de l’arbre. Les substances rejetées sont l’oxygène résultant de la formation du sucre et la plus grande partie de l’eau utilisée pour amener les matières nutritives depuis les racines. Pour assurer le processus de photosynthèse, le dessus des feuilles doit être exposé à la lumière et le dessous à un air frais et pur. La nature se charge de la première exigence grâce à l’action d’une hormone qui incline la feuille vers la lumière. Les jardiniers peuvent contribuer à maintenir la pureté de l’air en évitant d’allumer des feux prés des arbres